Diagnostic de la situation actuelle

Comme démarche première de notre travail, Nous avons effectué un diagnostic global, rapide avec la population de la ville de Salé, dans un but d’identifier avec eux les principales contraintes et les solutions à apporter.
Nous avons réalisé des sorties de terrain dans la ville de Salé et plus particulièrement les zones défavorisées de la ville. Pour ce, nous avons effectué des entretiens individuels avec les pauvres dans un but de les écouter s’exprimer sur leurs vies et expériences spécifiques, nous visons à apprendre sur leur vie en termes de difficultés, d’insatisfaction des besoins fondamentaux et vitaux, de marginalisation et d’exclusion.
Après cette phase première d’identification des contraintes, nous avons hiérarchiser et rechercher avec eux les priorités et les questions pertinentes pour surmonter ces obstacles.
–    Population cible
Les sorties ont été fait au niveau de deux communes, la commune de Laayayda qui est caractérisé par un taux de pauvreté de 13,87%, et plus précisément quartier de Alhawatte.
En plus, la commune de Tabriquet  avec un taux de pauvreté de 4,20%, plus particulièrement le secteur de Rass Almae, type d’habitat : bidonvilles.
a. Résultats des entretiens individuels
En se basant sur le témoignage des populations enquêtées, on a constaté que la définition des problèmes va d’abord vers des aspects économiques et matériels ou du moins monétaires en rapport avec le travail et le revenu. Ainsi, et d’après les informations recueillies, ce sont les problèmes de manque de moyens, de biens et de revenus, de ressources pour subvenir à des besoins vitaux (alimentation, habillement, santé, éducation…) qui sont en premier lieu avancés.
En général, selon les enquêtés, l’analphabétisme et l’ignorance et l’abondons précoce de l’école sont l’origine de tous les problèmes.Ainsi, on a pu classé les problèmes comme suit :
Les problèmes économiques :Qui se manifestent par l’oisiveté et le chômage.
D’après les déclarations des enquêtées, la plupart des habitants (les pauvres vivant dans les bidonvilles) vivent des petits commerces et à revenu saisonnier (artisanat, maçonnerie, vente des légumes dans une charrette,..). Les revenus donc sont instables et faibles, les revenus quotidiens peuvent atteindre parfois moins de 15 dirhams. D’où  la difficulté de subvenir même à leurs besoins alimentaires, des personnes qui n’ont pas assez à manger pour satisfaire leurs besoins quotidiens pour toute la famille et ne mange pas à leur faim. Ce qui va répercuter négativement sur les enfants souffrant ainsi du mal nutrition.
«  Parfois j’achète l’huile, la farine, le sucre à crédit chez un épicier et je change d’épicier parce que j’ai pas pu payer le premier. Parfois j’achète 5 Dh de poulet pour toute la famille, mes enfants partent à l’école le ventre vide.», a déclaré une femme qui habite dans les bidonvilles, la commune de Tabriquet.
La  santé :
La difficulté de l’accès des pauvres aux soins de santé de base s’est renforcée notamment depuis que la santé est devenue payante. Car, selon nos enquêtés, si les consultations sont parfois gratuites pour les personnes nécessiteuses, celles-ci sont obligées d’acheter les médicaments. A ce propos, les familles pauvres restent à la merci de la solidarité familiale ou des crédits informels, si non ils n’achètent pas les médicaments et parfois  ils comptent sur les outils traditionnels (plantes médicinales) pour se faire soigner.
Selon les témoignages, le médecin de l’hôpital ne consacre pas de consultation, il ne fait que prescrire l’ordonnance et le patient doit se débrouiller pour trouver de quoi acheter le médicament.
Les problèmes de l’éducation :
Qui se manifestent par l’échec scolaire, la déscolarisation ou la non scolarisation des enfants en âge de scolarité notamment quand ils arrivent au collège.
Pour la scolarisation, selon nos personnes ressources les charges deviennent de plus en plus insurmontables. De plus, les parents constatent que souvent leurs enfants scolarisés ont un niveau d’étude très bas faute des enseignants qui n’assurent pas une éducation parfaite. Ces parents recourent donc à la déscolarisation de leurs enfants, d’autant plus qu’elles peuvent tirer profit de leur travail comme apprenti ou ouvrier.
La non scolarisation et la déscolarisation des enfants en âge d’être à l’école prédominent d’un côté comme le résultat du manque de moyens à octroyer aux besoins éducatifs et de l’autre comme la solution d’urgence pour avoir une rentrés d’argent en faisant exploiter sa fille comme « bonne » et son fils comme ‘apprenti’ ou travailler dans la vente des cigarettes ou beine les sachets de plastiques.
Les problèmes d’habitat :
Ces problèmes sont liés aux difficultés de posséder un logement, répondre aux charges du loyer, l’habitat insalubre (bidonvilles) avec incapacité de se raccorder au réseau d’électricité et de l’eau potable ou de payer les frais de ce raccordement.
Les problèmes sociaux :
Selon les personnes ressources, le manque des revenus et le chômage provoquent des problèmes sociaux liées à la difficulté de fonder une famille chez les jeunes (célibat forcé), les problèmes au sein de la famille (notamment les rapports conjugaux et parents/enfants) avec comme conséquence les divorces, la violence conjugale. De plus, la délinquance des enfants et donc le manque va conduit à plusieurs fléaux tel que la prostitution, la drogue, la criminalité.
b. Synthèse
D’après ce diagnostic rapide de la situation globale des pauvres dans certaines communes de la ville de Salé, nous pouvons dire qu’une intervention humanitaire est nécessaire et donc aider et  accompagner ces personnes en situation de précarité pour qu’elles retrouvent leur place au sein de la société.
De manière synthétique, nous pouvons dire qu’il est nécessaire de développer des actions dans un esprit de participation par une mobilisation de partenaires  pour aider ces populations démunies à se restaurer.
L’idée de la création d’une banque de solidarité alimentaire est née donc, dans un but de garantir à toute personne en situation de précarité un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé et son bien être et ceux de sa famille, notamment l’alimentation, l’habillement et les soins médicaux ainsi que les services sociaux nécessaires.
Nous cherchons alors à améliorer les conditions de santé, de nutrition et d’éducation des pauvres.
La viabilité de ce projet (notamment sur le long terme) passe par une implication concrète et totale de tous les acteurs concernés.
Les lignes d’action à mener sont :
•    Une action de nutrition
Comme on a déjà signalé, il y a des familles qui  ne peuvent pas satisfaire leurs besoins quotidiens en alimentation. D’où l’idée de mettre en place d’un système de récupération et de redistribution de nourriture aux plus démunis vivant sur les communes qui seront ciblées par le projet. Le but général est donc de garantir une nourriture suffisante et équilibrée aux plus démunis.
Il s’agit de développer une banque alimentaire qui collecte gratuitement  ou quasi gratuitement des denrées alimentaires de base auprès de plusieurs sources d’approvisionnements et leur distribution aux familles les plus démunies. L’action se fonde essentiellement sur le bénévolat, le mécénat, la générosité ainsi que la gratuité des denrées collectées.
Comment donc organiser ce système de collecte ? Quels mécanismes doit-on adoptés pour pérenniser l’action?
 par quels canaux les banques alimentaires parviennent-elles à se fournir en denrées alimentaires consommables et de qualité?

•    Une action de soutien scolaire et Pré scolarisation
D’après nos enquêtes, on a constaté que les conditions de vie précaire dans les quartiers visités (bidonvilles) font des enfants les premières victimes de la misère. D’où l’action de la nutrition qui va permettre à ces enfants de bénéficier d’une  AIDE alimentaires leurs permettant ainsi de retrouver le poids et la santé.
De plus, une action de soutien scolaire sera mise en place, l’objectif général est de préparer les enfants les plus pauvres à accéder à l’école élémentaire en leur offrant une formation dans des classes maternelles. Et donner des cours supplémentaires pour les élèves du collège ou du lycée pour les AIDEr à améliorer leur niveau.
Pour ce, des enfants de 3 à 6 ans seront accueillis quotidiennement dans des classes d’éveil. Ces classes seront données dans de petites écoles construites au coeur des bidonvilles afin de faciliter la future scolarisation de ces enfants.

L’objectif  principal de cette AIDE est de :
– Lutter contre l’abandon de l’école ;
– Assurer aux enfants un repas équilibré ;
– Encourager les parents à ne pas interrompre la scolarité de leurs enfants et/ou à les obliger à travailler.