Bilans et Propositions

Atelier 1

A – Les interventions des Invités

1 ) Leurs constats

Madame Khédidja Bourcart

· Établir la place concrète de nos concitoyens d’origine extra-communautaires dans la politique, dans le syndicalisme, leur place au niveau de l’administration.

· Reconnaître collectivement que les critères« exclusion, discrimination »permettent d’évaluer les effets ou non d’une intégration, au sentiment partagé d’un destin commun.

· Faire connaître comment s’est élaboré la formation de la population française par l’apport de nouveaux arrivants au fil des années.

· L’intégration est d’abord sociale (lien avec des proches, dans l’entreprise, dans l’atelier, dans le quartier, à l’école). L’intégration prépare en théorie la citoyenneté.

· Prendre conscience collectivement des efforts demandés à tous : les sociétés connaissent un changement de leurs repères traditionnels, les immigrations sont des histoires humaines faites de séparation avec leur propre milieu traditionnel, familial.

· Faire valoir que des évolutions positives commencent à se faire. Des syndicats travaillent sur les thématiques de la conférence et forment leur personnel.

Madame Francine Bavay

· Les discriminations posent la question de la construction d’une démocratie concrète.

Monsieur Michel Arab

· Deux catégories de populations françaises d’origine extra-communautaire sont particulièrement discriminées : les populations maghrébines et les populations sub-sahariennes.

· Les personnes d’origine extra-communautaire sont empêchées d’accéder aux postes à responsabilité de ce pays.

· L’ascenseur social a existé à une certaine époque : pour l’accès au travail, l’accès aux responsabilités, cela ne fonctionne plus.

· Se pencher sur la présence des Français d’origine extra-communautaire :

– cantonnés à des territoires physiques (la banlieue) et sociaux (l’école).

– absents d’autres territoires physiques (la ruralité) et sociaux (les grandes écoles)

Kamel Benamra

· Ce qui se rapporte à l’immigration, à l’intégration et aux discriminations est le noyau dur de la thématique de ce pays.

·La France est un pays de droit et le droit s’y exerce pleinement.

· L’objectif est faire en sorte que les mentalités évoluent et de briser les stéréotypes.

· Les stéréotypes sont le marqueur du complexe de supériorité.

· Le nombre de condamnations pour des infractions de discrimination en France est vraiment infime, si l’on prend l’exemple de la Grande-Bretagne.

· L’aspect positif est que les choses évoluent tout de même.

· Les directives européennes sur ce sujet sont nombreuses et permettent une évolution forte du droit français. Nous constatons lorsque nous organisons des formations pour des intermédiaires à l’emploi des gens de l’ANPE ou de l’Intérim que les choses évoluent malgré tout.

· Le constat est là : le monde politique est fermé : sur les 44 élus régionaux – dans les Conseils Régionaux, avec une dominante sur l’Île-de-France – 99,99 % de ces élus viennent des familles politiques de gauche. C’est une réalité.

· Sur le plan politique, il n’y a pas une politique de discrimination structurée au quotidien : les choses sont plutôt de l’ordre de la cooptation à l’intérieur.

Arriver avec un nom comme Mohammed, Fatimatou ou Aïssa ou N’Guyen, les chances sont infimes. Le combat est très, très long et très difficile.

· Le pouvoir politique et la volonté politique sont aussi le pouvoir par les actes :sans volonté politique, il ne peut pas y avoir ce coup de pouce, qui permettrait à la France politique d’être à l’image de la France de tous les jours.

· Le Fasild n’est pas le seul élément pour une politique d’intégration. Le bilan de l’intervention du FASILD fait apparaître que les orientations concernant l’intégration et la lutte contre les discriminations sont insuffisamment prises en compte.

2 ) Leurs analyses préalables nécessaires

Madame Khédidja Bourcart

· Élargir notre point de vue sur la question : il ne s’agit pas que d’un problème franco-français. C’est aussi un problème européen.

· Déterminer les raisons invoquées par nos concitoyens pour affiner ce qui concerne les sentiments de discrimination, les preuves de la discrimination.

· Distinguer intégration sociale et appartenance à la collectivité nationale. L’une amène à l’autre.

· Définir la place et l’apport des migrants et de leurs descendants dans le monde du travail, de leur place dans l’espace syndical. Les migrants ont longtemps fourni le plus grand contingent ou l’un des contingents les plus importants des centrales syndicales.

· Déterminer les raisons pour lesquelles, malgré un engagement dans le monde du travail, dans les syndicats, ces personnes migrantes ont été très peu représentées.

Monsieur Michel Arab

· Déterminer les raisons de la panne d’ascenseur social pour une population – sur plusieurs générations, à diplôme et formation identiques.

·Analyser les sources de lafracture communautaire et y remédier.

Madame Francine Bavay

· Les quotas peuvent être un mesure corrective.

· Les politiques doivent trouver des méthodes correctives à la situation des personnes les plus fragiles, les plus discriminées

· Il faut aussi assumer la responsabilité des ravages et des conséquences causées par le Colonialisme ou la Traite : c’est un devoir de mémoire. Aujourd’hui le colonialisme se pose de nouveau : celui du colonialisme financier, par les multinationales; les relations entre les pays du Nord et les pays du Sud, l’illustrent

Kamel Benamra

· Dénoncer uniquement les discriminations, c’est s’interdire de construire et de travailler ensemble, car à l’inverse du racisme, les discriminations peuvent être indirectes et non intentionnelles.

· Il est important d’arriver à produire de la connaissance : lever le tabou et le déni des discriminations raciales dans l’accès aux droits (en particulier dans l’emploi et l’habitat) et faire connaître ces processus parfois invisibles. (études (cf. études médias), diagnostic, enquête….)

·Diffuser de la connaissance : sensibiliser l’ensemble des partenaires (en particulier les services de l’État) sur la réalité du phénomène discriminatoire à travers la production d’outils (publications, colloques…)

Madame Nicole Borlo

Un examen sans concession de notre histoire nationale par chaque syndicat et chaque parti politique et élaboration de propositions permettant ces engagements.

3) Leurs propositions d’actions

Madame Khédidja Bourcart

· Il faut veiller que le Haut-Conseil à l’Intégration ne devienne pas la caricature d’une distribution de « bons points ».

· Déterminer le rôle joué par les espaces professionnels et syndicaux pour accompagner la lutte contre la discrimination dans l’emploi.

· Fonder des lieux de mémoire sociale collective : rendre visible la place de ces étrangers venus des anciennes colonies, qui ont participé aux luttes pour les droits démocratiques fondamentaux et ce pour l’ensemble de nos concitoyens.

· Construire une histoire collective, avoir des repères communs permet l’adhésion de tous au destin collectif. L’exclusion, sans distinction,ne permet pas cette issue positive pour notre pays.

Monsieur Michel Arab

· S’approprier le débat historique commun avec ces populations (la traite négrière et le colonialisme).

· Il faut refuser la définition religieuse des personnes : elle est une affaire privée.

· Le mandat électif pour un élu d’origine extra-communautaire n’est pasla réponse miracle. L’action politique se situe sur le terrain.

Madame Francine Bavay

· Le premier acte politique est de dire ce qui est insupportable: c’est le devoir de personnes discriminées. C’est le seul moyen de dépasser cette situation.

· La lutte du discriminé permet la conquête de ses droits. Elle profite ensuite à tous ceux qui suivent, discriminés ou non. Cette lutte est structurante pour la société.

· Le parti politique est un outil à investir quand on souhaite que les choses changent. C’est une dynamique de résistance.

·La Région de l’Île de France a créée un Conseil pour l’égalité : pour assurer son fonctionnement il fautles interpeller. On ne peut pas faire sans les personnes directement concernée.

Kamel Benamra

· La création et la mise en place de la Haute Autorité contre les discriminations est plus que jamais une nécessité. La nouvelle autorité indépendante sera compétente pour toutes les formes de discrimination

· Les choses ont besoin d’être marquées fortement. Nous avons une loi – la loi du 16 novembre 2001. Nous avons les outils juridiques : il faut faire en sorte que les magistrats prennent en main ces affaires, notamment le Procureur.

·Relancer le chantier juridique : via les COPEC afin de lever les obstacles qui pèsent sur l’accès aux droits des victimes en attendant la mise en place de la haute instance chargée des questions de discriminations.

·Produire un discours public et politique : qui ne soit pas celui du spécifique, de l’exclusion ou de l’intégration ratée. L’enjeu, c’est de contribuer à faire de ce sujet une question sociale (travail du FASILD auprès des acteurs publics et des élus via de la sensibilisation et pourquoi pas de la formation, réinvestissement des COPEC présidée par le Préfet notamment)

·Agir sur les pratiques d’acteurs en particulier les acteurs intermédiaires dans le champ de l’emploi (procédure et recrutement) et de l’habitat mais au sein de tous les services de l’Étatpar le biais de formation et de sensibilisation.

·Agir sur les politiques publiques : Relancer le partenariat du FASILD avec les collectivités locales et territoriales car le FASILD ne peut rien si le travail n’est pas relayé et partagé par l’ensemble des acteurs publics.

· On ne peut donc pas être absent de ce combat : il servira, d’une manière ou d’une autre, à nos enfants.

Madame Nicole Borlo

Responsabiliser les acteurs du discours médiatique pour la cohésion sociale et nationale : mesurer les effets du ciblage des différentes catégories de la nation.
Responsabiliser les tenants des politiques libérales : leurdiscours qui divise le peuple selon l’origine, la catégorie sociale.
Prendre collectivement et de manière responsable en charge notre histoire commune : celle du colonialisme. Favoriser sa reconnaissance, son enseignement pour sortir de cette différentiation entre les citoyens.
Cesser cette terminologie différenciant les Français entre eux.
Assumer la diversité de la France par des actes politiques authentiques.
Rejeter l’idée de tous quotas : refuser cette idée de catégorisation de la population.
Au lieu de discrimination positive, mettre en place un plan « d’actions positives » pour l’égalité des chances.
Elaborer une politique d’accueil pour attirer les jeunes scolarisés à intégrer les professions de la Fonction publique (pour permettre le renouvellement des départs en retraite).
indépendance et désignation démocratique des membres de la Haute Autorité de lutte contre les discriminations.
un examen sans concession de notre histoire nationale par chaque syndicat et chaque parti politique et élaboration de propositions permettant ces engagements.

En l’Ile de France :

La création de lieux : par exemple un musée de l’immigration.
Elaboration, avec les lycéens de l’Ile de France, d’une initiative sur la richesse et la diversité culturelle, ainsi que l’apport des Migrants tout au long du 20ième siècle.
la création, en partenariat avec l’Etat, d’une instance indépendante regroupant Chercheurs, Politiques, Juristes et Association chargés de mettre en place le « devoir de mémoire au titre de la vérité et de la réconciliation ».
la création d’un Institut de Recherche Régional avec le C.N.R.S sur le métissage en Ile de France(pour étudier les impacts du métissage sur la population francilienne).

Au niveau national :

idem.

B – Les interventions au cours du Débat

1 ) Les constats du public

Florence Pluva, une participante

· Il faut nommer les gens pour ce qu’ils sont :il n’y a pas de « blacks » ou de «gens de couleur », mais des noirs

Une Dame, Membre d’Aide-Fédération

· Nous assistons à des relents du colonialisme dans les différences de traitement selon les assignations aux différents territoires (sociaux, économiques, politiques, ethniques, culturels, physiques).

Une étudiante, 1ère S option politique

· Le discrimination positive met-elle vraimentles gens sur un même pied d’égalité ?

· Le terme Français d’origine maghrébine n’est il pas péjoratif ?

Clémence Gall, une participante

· Avec de longues études, on connaît de trop longues périodes de chômage.

· Nos enfants sont des élèves, ils voient la situation de leurs parents au chômage.

· Que répondre quand ils veulent comprendre pourquoi nous les envoyons à l’école ?

· Faut-il intégrer un parti politique pour réussir professionnellement ?

Khadidja Emamad Titulaire Chaire Unesco de l’Université Hassan II,

· Le problème de ces étrangers, non naturalisés, résidant en Europe est qu’ils ne sont représentés nulle part : en Europe personne ne parle en leur nom, dans leur pays d’origine non plus.

· C’est une lacune de représentation globale en Europe et dans leurs pays d’origine.

Zineb Taleb , Avocat au Barreau de Marseille

· Dans quelle mesure ces actions de lutte contre les stigmatisations sont actives et réelles ?

· En revanche , il y a une stigmatisation des musulmanes. L’islamophobie existe en France. On dirait que la France a peur de ce qu’elle est. Je ne suis pas politique, je pense, je réfléchis, je souffre. Il manque à ce pays de la fraternité, de la solidarité.

Saleha Hassan, Responsable associative

· Des étrangers ayant des diplômes Bac+6, ne trouvent pourtant pas d’emploi. Ils demandent la naturalisation.

· Le dossier de naturalisation nécessite de sérieuses garanties financières.

Hassan Zeraoui, Sociologue chercheur au CNRS

· Pourquoi des spécialistes, aux travaux connus, travaillant sur la question n’ont pas été consulté dans la création de la Haute Autorité ?

· Les gouvernements parlent de discrimination pourtant il en est le principal auteur.

· Il n’y a pas de discriminations : c’est un problème de société, de son histoire, de sa culture et de sa mémoire.

· Les premières discriminations commencent par les mots :pourquoi la désignation est-elle permanente (« jeunes de l’immigration », « jeunes d’origine étrangère », « jeunes maghrébins », « jeunes immigrés maghrébins », « jeunes de la 2ème génération ») ?

· La figure du Français renvoie à une figure idéale. C’est une représentation fantasmagorique : le Français serait automatiquement blanc, chrétien. La société française a beaucoup changé : aujourd’hui, la France est colorée. Elle s’est construite sur un modèle jacobin centralisateur ayant déjà fait violence à ses propres minorités.

· L’immigration avait quelque chose d’irréductible dès le départ : on n’a pas fait preuve d’anticipation et encore moins d’imagination.

Monsieur Ahmed El Cherfi,

Adjoint au Maire à Reims, chargé de la politique de la ville

· Il existe un communautarisme inconscient.

· Il est dommage que les élus issus de l’immigration interviennent dans les assemblées où il y a des personnes issues de l’immigration.

Monsieur Mohamed BENKHALIFA,

Membre d’AIDE-Fédération

· Il n’y a pas de démocratie s’il n’y a pas d’abord de protection des minorités.

Monsieur Zyad Bougil,

Éducateur et Responsable d’une association et du site « histoires de mémoire »

· Il faut distinguer les partis selon leur implication : par le passé pour les Immigrés et au sujet de la discrimination aujourd’hui .

· Il existe dans la classe politique une sorte d’autisme.

Madame Malika Chaoui,

Sociologue

· Mettre tout sur les discriminations, cela me pose problème : c’est un concept dangereux pour la question de la cohésion sociale.

· Il est gênant de penser que le discriminé soit « passif »! Alors là dessus !

· On ne peut pas repousser le problème en se cachant derrière le C.V ou le logement anonymes. La personne ne sera jamais anonyme.

· Il faut être mesuré sur ce qu’on annonce. La situation se radicalise, il y a un fossé qui est en train de se creuser entre un « eux » et un « nous ».

Monsieur Hassan Zeraoui,

Sociologue chercheur au CNRS

· La discrimination positive est en complète contradiction avec le principe républicain d’égalité. Ou bien il y a un principe d’égalité pour tous ou bien il y a effectivement de la discrimination. La société américaine n’est pas la société française : la société française est fondée sur le principe de la citoyenneté et fondée sur le principe d’égalité.

Madame Diara,

Élue dans le 13ième arrondissement

· Des expressions comme « ce sont des mains tendues et des gueules ouvertes » existent.

Soufiane Malhoufi :

· Les Médias pratiquent un genre de discours très humiliant et très discriminatoire.

· Sans débat, une loi reconnaît les bienfaits de la colonisation en Algérie.

2 ) Les analyses préalables nécessaires pour le public

Jessica de Jésus, Etudiante 1ère S option politique, Lycée Rousseau de Sarcelles

· L’augmentation de la discrimination inquiète les jeunes de banlieue.

· Il y a des attentes en matière destages, de diplômes d’études, d’emploi et de logement.

· L’intégration sociale est-elle remise en cause ?

Monsieur Mohamed BENKHALIFA,

Membre d’AIDE-Fédération

· Ceux qui n’ont pas subi la discrimination en tant que tel ne sont pas formés à la compréhension ». Ce qui est intéressant n’est pas ce que perd le discriminé dans cette discrimination, mais ce que gagne le non discriminé. La discrimination fait perdre un certain nombre de choses pour les minorités. Mais elle en fait d’abord gagner, de façon claire et radicale, à ceux qui ne le sont pas.

Monsieur Zyad Bougil,

Éducateur et Responsable d’une association et du site « histoires de mémoire »

· Le problème n’est pas celui des quotas : personne ne veut 70 députés, mais le fait qu’il y en ait 0 pose un problème.

Madame Malika Chaoui,

Sociologue

· Il y a une question de compétition inégale dans ce domaine même entre blancs bien blancs, entre soi.

· On critique la France. Mais il faut comparer avec d’autres pays européens : la France fait de véritables efforts.

· Il existe une classe moyenne, elle développe des stratégies : pourquoi existe-il un silence autour de l’émergence de cette classe moyenne ?

Monsieur Hassan Zeraoui,

Sociologue chercheur au CNRS

· Onavancera si l’on fait le bilan des politiques dites d’intégration.

· Ce discours de l’intégration produit un ravage énorme : il a renforcé « l’étrangeté de l’étranger »et crééele « racisme de petit blanc ».

· L’effet pervers des discours sur l’intégration : on est passé d’un discours sur l’intégration au discours sur les discriminations.

Madame Diara,

Élue dans le 13ième arrondissement

· La population d’Afrique sub-saharienne a subit une histoire coloniale triple, puisqu’il y a eu l’esclavagisme, l’histoire coloniale française et également l’histoire coloniale arabe.

3) Leurs propositions d’actions

Ahmed Benniba Conseiller Régional IDF, Responsable d’Alternatives Citoyennes

· Le droit est avec nous.

· Il faut créer un observatoire, pour 2007-2008, avec des gens irréprochables, pour faire défendre chaque cas de mise à l’écart des postes de responsabilité politique (l’exemple de Mouloud Aounit)

Monsieur Ahmed El Cherfi,

Adjoint au Maire à Reims, chargé de la politique de la ville

· La réussite, la citoyenneté ne se mendient pas, la République ne mendie pas : il faut se battre.

· Il faut aussi qu’à un moment un élu ait la volonté politique de laisser une place.

· C’est aussi de notre responsabilité à nous de ne pas nous faire manipuler par des instances, par des élus, par des partis.

· C’est une responsabilité des personnes, mais c’est aussi une responsabilité des élus politiques au niveau local et au niveau national. Cela peut poser problème dans la motivation des enfants et des jeunes.

Monsieur Mohamed BENKHALIFA,

Membre d’AIDE-Fédération

· La discrimination n’est pas la cause particulière des Française d’origine étrangère, ni la cause des politiques. C’est la cause nationale !

· Il y a la volonté pour un certain nombre de gens en France d’avoir droit à l’anonymat, tout simplement, d’être anonyme.

· Les schémas mentaux demandent une formation : il faut que les gens soient formés à la compréhension.

· L’éthique importe : ellela responsabilité qui incombe à celui qui nous gère et qui gère notre vie de tous les jours ».

Monsieur Zyad Bougil,

Éducateur et Responsable d’une association et du site « histoires de mémoire »

· Nous poussons certaines personnes par notre inaction, par notre cynisme, par notre autisme vers une vision de la religion dominante de nos pays d’origine, qui est une vision sectaire, qui une vision extrémiste. Les politiques menées et l’autisme constaté, sans doute d’une manière inconsciente, contribuent à la radicalisation d’une communauté. Il faut l’entendre et agir.

Madame Malika Chaoui,

Sociologue

· Il faut mettre l’accent surl’égalité des droits, l’égalité de traitement.

Monsieur Hassan Zeraoui,

Sociologue chercheur au CNRS

· Il faut une Haute Autorité de lutte contre les discriminations indépendante et non pas dépendante de n’importe quelleidéologie.

Madame Diara,

Élue dans le 13ième arrondissement

· Il faut donner aux femmes les clefs pour connaître les repères de la société et encadrer et éduquer les enfants. On doit leur proposer une formation doublée d’une alphabétisation. pendant deux ans et rémunérée avec la garde des enfants.

Soufiane Malhoufi :

· Il faut poser pas clairement le rapport du colonisé à l’ancien colonisateur.

· Les élus ne se préoccupent pas de ce que disent les médias.

Une dame :

· Les Africains connaît mieux le terrain, ils ont des connaissances qui pourraient donner des réussites de projets. Il faut les intégrer dans les projets qui concernent le développement.

4 ) Les réponses des Invités au public

Madame Khédidja Bourcart, Adjointe au Maire de Paris

Chargée de l’Intégration des Étrangers non communautaires

· Dire qu’on est « Beur », c’est être ahistorique. Je suis Française née de parents algériens et je ne vais pas plus loin. Se définir ainsi de façon plus clair.

· L’accession à l’intégration se fait parun travail.

· Il y a des formations juridiques pour le personnel des missions locales, pour que la ville puisse réagir quand il y a discrimination.

· Il y a des actions de formations en direction des personnels les plus faibles, à savoir les personnels vacataires, non fonctionnaires, les plus âgés, c’est celle de l’accès à la langue. C’est important, si vous n’avez pas celle-ci vous ne pouvez pas parler de promotion.

· On parle de démocratie, de citoyenneté, en tenant compte de tout les habitants de la ville.

Il faut rendre visibles ces étrangers des différentes immigrations au sein de nos villes.

· Nous devons trouver des instruments permettre l’expression de ces populations dans le cadre ce la démocratie participative, de conseils de quartiers ou du Conseil consultatif plus spécifique liés aux étrangers (ce n’est pas un conseil des communautés, mais un conseil des étrangers.

·Ces questions de discriminations se posent en Europe. Une Charte d’une coalition de villes européennes contre le racisme et les exclusions a été lancée : cette charte est déclinée en un certain nombre d’actions extrêmement concrètes.

· Dans le cas gens où la naturalisation a été refusée pour méconnaissance du français : les Municipalités ont aussileur responsabilité.

Francine Bavay, Vice-Présidente de la Région Île-de-France

· On peut faire de la politique sans être dans un parti politique. L’accès à la politique est un bien commun dans un pays qui se veut démocratique.

· L’école donne quelque chose de fondamental : la liberté de penser, la liberté de comprendre ce qui vous arrive.

· Chaquegénération invente des mots pour se dire. On peut essayer de comprendre pourquoi, à un moment donné, elle est positive et pourquoi, à un autre moment donné, elle peut se retourner contre ceux qui l’avaient employé pour dire « nous sommes la diversité en l’universel et nous voulons l’assumer ».

· Nous pouvons être fiers de notre origine pour pouvoir l’oublier ensemble. Lorsqu’on nous aurons construit cette solidarité, on pourra oublier d’où l’on vient, pour dire « c’est mon bien, c’est mon patrimoine, c’est mon origine, mais ma vérité d’aujourd’hui elle est différente » . Un jour on s’appellera Francine ou Mouloud ou Tarek ou Alain.Tout simplement parce que nos parents trouveront beau de s‘appeler ainsi, ils auront envie de donner un petit morceau d’humanité à l’enfant qui va naître. Si on arrive à faire ça, alors on aura gagné. C’est un message d’humanisme. Il nous faudra de la volonté politique pour y parvenir : il me semble que c’est cela qu’on essaie de construire ensemble.

Pierre Gineste, Membre de l’A.C.E.R

· Premièrement, en France, de manière générale, on rejette cette question de la discrimination positive. Cette question concerne des pans entiers de la population : l’immigration, mais aussi les handicapés.

· On ne peut appliquer sur d’autres situations la question des femmes : il ne s’agit pas d’une minorité.

· Des applications pratiques existent :

– la création des ZEP,

– l’exemple de Sciences-Po permettant l’entrée de certains élèves de ZEP dans l’établissement, avec des règles spécifiques. Ces deux exemples ont apportées tout de même des choses positives.

· L’état est le premier discriminateur sur ces fameux « emplois soumis à conditions de nationalité » : un petit 1/3 des emplois sont interdits aux étrangers non communautaires. S’attaquer à ce genre de questions me semblent très urgents.

· La discrimination positive peut apporter ponctuellement des solutions. Il faut se poser la question de savoir si elle le peut de manière globale.

Paul Oriol, Lettre de Citoyenneté

· Il produit des publications sur les élus d’origine immigrée, notamment d’origine maghrébine et africaine noire. Il a résolu de ne plus en faire : il ne veut pas signer à en faire des cas à perpétuité jusqu’à la 25ème génération.

· Ilveut distinguer la citoyenneté et la nationalité :

– la nationalité répond à la question « qui suis-je ? ».

– la question de la citoyenneté répond à la question « que faisons-nous ensemble avec notre diversité ? ».

· Avec la citoyenneté, il nous faut trouver ensemble un « vivre ensemble » : il s’agit de la citoyenneté étendue à toutes les personnes qui sont justement sur un même territoire, partagent les mêmes soucis, ont les mêmes devoirs et n’ont souvent pas les mêmes droits. La citoyenneté est l’égalité des mêmes droits.

· Notre campagne « la citoyenneté européenne de résidence » serait un premier pas que de rétablir l’égalité des citoyens étrangers, quelle que soit leur origine.

Madame Isabelle DEBRÉ,

Sénateur des Hauts de Seine / Parti UMP

·Il ne faut pas choisir le discours misérabiliste, mais opter pour un discours positif. Il faut tous travailler. Prenons-nous en main et travaillons tous ensemble.

· Le social n’appartient ni à la gauche, ni à la droit : c’est de l’humanité. Ensemble nous devons en faire.

Monsieur Jean DESESSARD,

Sénateur de Paris / des Verts

· Le système démocratique est un système qui favorise effectivement les gens qui ont réussi dans la société.

· Le politique doit venir de la fondation collective. L’individualisme a effectivement pris beaucoup trop de place dans la politique aujourd’hui.

· Les deux questions se mêlent.

– les Français d’origine étrangère de classe moyenne sont bien intégrés : ils souhaitent être représentés.

– les Français d’origine étrangère souffrant de l’exclusion font de la classe populaire et souhaitent sortir de l‘exclusion.

· Il faut nous donner du temps pour que chacun puisse répondre. Les politiques sont comme tous : personne n’aime être assimilés à un groupe. Il faut donner le droit de répondre à chacun,individuellement.

· L’étude de Bourdieu démontrait que leur ambition des étudiants d’origine sociale populaire n’était pas la même que celle des autres étudiants.Ils savaient que s’ils poussaient leurs études, ils couperaient avec leur milieu d’origine. Cela joue aussi bien dans les ambitions que dans la volonté de vouloir réussir.

· Il faut avoir une solution au niveau international : il y a une relation avec les racines. Les français d’origine étrangère peuvent être d’une grande aide.